Les additifs en alimentation animale : comment s’en passer ?

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Le développement de l’utilisation des additifs est étroitement lié à l’industrialisation des productions animales. La spécialisation de plus en plus poussée des ateliers de production et les contraintes économiques ont conduit à la concentration des animaux et à l’amélioration des performances zootechniques. La fabrication d’aliments s’est elle aussi organisée de manière industrielle avec des modèles divers mais capables d’intégrer les additifs dans leur process. Aujourd’hui, nos modèles de production animale sont amenés à évoluer en fonction des nouvelles tendances. La nécessité d’ajouter ou non un additif dans un aliment est de plus en plus questionnée, notamment par les éleveurs qui ne s’y retrouvent pas et n’y voient que des coûts inutiles. Alors doit-on se passer des additifs ou pas ?

additifs

Que retrouve-t-on exactement parmi les substances classifiées en « additifs » ?

En Europe, le règlement (CE) n°1831/2003 régit les conditions d’autorisation et d’utilisation des additifs en alimentation animale. Cette directive classe les additifs européens en 5 catégories suivantes :

  • Technologiques – par ex., conservateurs, antioxydants, émulsifiants, régulateurs d’acidité ou additifs pour l’ensilage
  • Sensoriels : arômes, colorants
  • Nutritionnels : vitamines, aminoacides et oligo-éléments
  • Zootechniques –agents améliorant la digestibilité
  • Antiparasitaires : coccidiostatiques et histomonostatiques.

Les additifs nutritionnels sont essentiels

Les animaux d’élevage sont par définition des animaux captifs auxquels nous administrons une ration et les additifs nutritionnels font partie de la boite outils des formulateurs pour créer des aliments qui répondent aux besoins nutritionnels des animaux.  Les matières premières végétales seules ne couvrent pas l’intégralité de ces besoins, l’ajouts de suppléments vitaminiques, et/ ou oligo- éléments fait donc partie du package essentiel. Il est du ressort du formulateur d’ajuster ses ajouts en fonction des matières primaires composant l’aliment, de l’espèce et du stade physiologique visé. Voilà qui sauve la mise d’une catégorie mais pas des autres.

Supprimons tout le reste !!

Comme leur nom l’indique, les additifs apportent des fonctionnalités additionnelles, complémentaires, aux aliments, ils ne sont donc pas nécessaires à la production animale. Prenons un exemple, les additifs antibiotiques à effet facteur de croissance sont bannis depuis 2006 en Europe. Dans le reste du monde, les réglementations sont différentes mais tendent toutes vers le même horizon : la diminution et le retrait progressif. L’objectif de ces substances était d’améliorer la performance des animaux de rente. Mais les progrès réalisés en matière d’optimisation des bâtiments d’élevage, de sélection génétique, de pratiques d’élevage ont permis d’élever le niveau des performances zootechniques des animaux.  Désormais, la production animale doit faire face à d’autres challenges au-delà de la seule performance. La mission initiale était de produire pour nourrir les populations, maintenant, il faut être capable de produire en s’adaptant aux nouvelles demandes sociales.

Nouveaux challenges, nouvelle génération de solutions

Pour trouver leur place dans une formulation, les additifs de demain doivent répondre aux nouvelles tendances du marché autant en termes de composition que de fonctionnalités. L’utilisation d’actifs plus naturels ou d’extraits de plante place déjà certains additifs sur un créneau plus avant-gardiste mais c’est surtout les réponses apportées aux grands challenges d’élevage qui positionneront certains additifs comme des solutions indispensables. 3 grandes thématiques d’intérêt sont facilement identifiables (de la demande sociétale la plus ancienne aux plus récentes) :

  • L’environnement
  • Le bien -être des animaux d’élevage
  • La santé pour tous

Contribuer à la préservation des ressources de la planète

Ce qui paraissait au départ comme une demande marginale et utopique de groupuscules est devenue une demande pressante et omniprésente. La prise de conscience de la population et des politiques en faveur de la protection de la planète amène à une remise en question des pratiques agricoles. Limitation des rejets environnementaux, réduction des gaz à effet de serres, limitation des importations de matières premières, valorisation des coproduits, la production animale possède plusieurs leviers d’actions pour contribuer à l’effort global de préservation des ressources naturelles. Les règlementations sur la maitrise des polluants commencent à pointer le bout du nez et petit à petit, la performance zootechnique cède sa place au profit la performance environnementale . On parlera alors d’efficience des élevages et pour accompagner cela, l’utilisation de solutions innovantes via l’alimentation est une carte à jouer.

 

Améliorer le bien-être animal

S’il y a un consensus entre monde de l’élevage et citoyen c’est bien sur le questionnement entre bien-être animal et mode de production moderne. De cette opposition entre professionnels de la production et citoyens est né un dialogue stérile. Mais aucun ne s’occupe vraiment du vécu de l’animal. Pourtant concilier bien-être animal et performance est la nouvelle exigence à laquelle doivent répondre les élevages.  Pour améliorer le bien-être des animaux, les méthodes d’évaluations doivent se reposer sur des résultats tangibles. Les éclairages apportés par les études scientifiques, corrélés à l’expertise des éleveurs, techniciens et vétérinaires permettent de proposer des méthodes d’évaluation qui reposent sur différents critères. Le comportement des animaux d’élevage apporte des indicateurs significatifs sur l’état de « bien-être » des individus. La mise en place de démarches volontaires comme l’application EBENE de l’ITAVI est un exemple d’une méthode basée sur l’évaluation et l’observation des animaux. Cette méthode privilégiant les résultats observés plutôt que les moyens mis en place est plus représentative de l’état de confort ou de stress des animaux. L’environnement, les congénères, l’éleveur sont des sources d’interactions et de stress pour l’animal. L’effet cumulé de ces stress impactent individuellement chaque animal. La perception du stress est un phénomène sensoriel et les réactions associées sont directement intégré par le système cérébral. L’ajout d’un supplément neurosensoriel permettant une meilleure adaptation au stress est une réponse pertinente à l’enjeu bien-être.

 

Participer au programme de santé global « one health »

Cette notion introduite au début des années 2000 est celle qui commence à poser de nouvelles questions sociétales et devrait rapidement déboucher sur des exigences fortes. Elle met en exergue l’interconnexion entre la santé animale et la santé humaine. Il s’agit d’une approche holistique visant à protéger la santé publique en passant par l’élaboration de stratégies mondiales de prévention et de contrôle des pathogènes. La réduction de l’utilisation des antibiotiques pour limiter les phénomènes d’antibiorésistance, ou la limitation des traitements médicamenteux en élevage est une technique efficace pour protéger la santé des populations. L’amélioration des défenses naturelles (renforcement de l’animal) des animaux d’élevage est un moyen pour faciliter la mise en œuvre de cet objectif ambitieux.

 

L’époque de la performance pour la performance est bel et bien finie. Les additifs conçus dans cette optique ont fait leur temps.  Cependant se passer des additifs à « l’ancienne » ne veut pas dire renoncer à l’utilisation de solutions innovantes apportant de nouvelles fonctionnalités répondant aux nouvelles demandes sociales et sociétales.

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