Après le retrait des antibiotiques facteurs de croissance en 2006, les anticoccidiens constituent la prochaine cible des autorités sanitaires. Pourtant, en l’absence de solutions alternatives suffisamment efficaces, le retrait annoncé tarde à se concrétiser. La coccidiose reste une véritable épine dans le pied des filières avicoles. A l’échelle mondiale, son impact financier, tant sur le plan sanitaire qu’économique, serait compris entre 2 et 3 milliards d’euros chaque année.
La coccidiose du poulet, un des plus grands défis de la production animale
L’origine de la coccidiose du poulet en deux mots
La coccidiose est une maladie causée par un parasite intestinal très contagieux qui peut provoquer de graves lésions intestinales chez le poulet et d’autres animaux. La coccidiose peut occasionner une baisse d’indice de consommation et de croissance, des problèmes digestifs voire même une surmortalité.
Un hôte naturel et opportuniste dans l’organisme
Chez le poulet, les protozoaires du genre Eimeria sont responsables des infections. Ces micro-organismes présents dans l’organisme de l’animal sont en principe bien tolérés par l’animal. Celui-ci met en place une réponse immunitaire adaptée pour réguler la population de ces Eimeria. Dans les élevages intensifs, modèle dominant à l’échelle mondiale, les fortes densités de population dans des espaces réduits conduisent le poulet à ingérer un trop grand nombre d’oocystes. Lesquels se reproduisent rapidement dans l’organisme et demeurent très résistants une fois excrétés.
Cycle de la coccidie :
Quelles stratégies pour contenir et maitriser la coccidiose ?
- Baisser la densité des élevages serait en théorie la solution la plus simple et la plus efficace. Mais elle se heurte à un problème de coût de production au m² et de rentabilité
- Bloquer le cycle de développement d’Eimeria. C’est le rôle des anticoccidiens dont les jours sont comptés
- Augmenter la réponse immunitaire des oiseaux. C’est effectivement une piste intéressante mais là encore, il convient d’évaluer plusieurs pistes que nous allons aborder
La vaccination, une approche efficace mais coûteuse
A ce jour, il existe des programmes de vaccination efficaces mais dont le spectre doit être suffisamment large pour traiter les 8 espèces d’Eimeria les plus virulentes responsables de la coccidiose chez le poulet. Ces vaccins sont certes efficaces, mais ils ont un coût et ils provoquent une baisse de productivité tant le vaccin est mal accepté par les animaux. La généralisation de la vaccination n’est pas envisageable tant que les anticoccidiens resteront autorisés.
Les extraits de plante
Le rôle des extraits de plantes peut être bénéfique pour stimuler les défenses immunitaires et limiter la prolifération des oocystes dans le tube digestif. Utiles pour aider l’animal à récupérer, ils ne donnent pas de résultats similaires aux anticoccidiens actuels et nécessitent des taux d’incorporation dans l’aliment assez pénalisants.
Les probiotiques et pré biotiques
Ils peuvent contribuer à limiter le développement des oocystes dans l’organisme. Si l’efficacité peut être variable en fonction des circonstances, ces solutions représentent souvent un coût de traitement élevé compte tenu de leur taux d’incorporation dans l’aliment.
Les huiles essentielles et épices : une réponse originale à explorer
L’efficacité des solutions à base d’huiles essentielles et/ou épices est non spécifique et non démontrée sur tous les stades du cycle de développements d’Eimeria. Mais elles constituent une approche originale en stimulant la réponse immunitaire de l’animal qui, plus fort, luttera plus efficacement contre la maladie et ses conséquences. Il s’agit là d’une stratégie préventive permettant à l’animal de mieux s’adapter à son environnement.