Remplacement des farines animales par des farines végétales : impact sur le goût des aliments en aquaculture 

logo élevage planète blanc

L’aquaculture, en pleine expansion pour répondre à la demande mondiale croissante en produits de la mer, est confrontée à des défis majeurs en matière d’alimentation des poissons. Traditionnellement, les farines animales, notamment celles à base de poissons sauvages, constituent une source protéique essentielle dans les régimes alimentaires des espèces aquatiques.  

Cependant, des préoccupations environnementales et économiques poussent le secteur à explorer des alternatives, telles que les farines végétales. 

Cette transition soulève des questions cruciales comme : Quel est l’impact de ce changement sur le goût des aliments  ? Les aliments à base de farine végétale sont-ils moins appétents ? Cela peut-il avoir un impact sur la productivité de l’élevage ? 

Les farines animales dans l’aquaculture 

Les farines animales, principalement issues de poissons sauvages, sont riches en acides aminés essentiels, favorisant une croissance optimale des poissons d’élevage. Cependant, la surpêche nécessaire pour produire ces farines pose des problèmes écologiques majeurs.  

C’est également le cas de l’exploitation intensive du krill, qui soulève des préoccupations écologiques, en raison de son rôle central dans la chaîne alimentaire antarctique. Le krill est plébiscité pour la fabrication de farines très attractantesr et riches en protéines et acides aminés essentiels. De nombreuses espèces, telles que les manchots, les phoques et les baleines, dépendent du krill pour leur alimentation. Une pêche excessive pourrait perturber ces écosystèmes fragiles et affecter la biodiversité locale. 

De plus, la fluctuation des coûts et la dépendance à une ressource limitée incitent les producteurs à rechercher des alternatives durables. 

L’émergence des farines végétales 

Malgré les avancées de la recherche en nutrition aquacole,et la réduction drastique des proportions de farines et huiles animales et marines dans les aliments d’aquaculture, il reste  difficile d’élever aujourd’hui certaines espèces de poisson (en particulier les carnivores) avec des formules 100 % végétales. 

Farine végétale à base d'algue

Plusieurs options existent aujourd’hui pour remplacer les farines animales et marines : 

  • Les insectes qui présentent un profil nutritionnel variable selon l’espèce considéré, mais très intéressant car caractérisé par une teneur élevée en protéines de bonne qualité. Les farines d’insectes apparaissent comme une solution intéressante dans la perspective d’une production industrielle.Des tests réalisés sur des truites et des saumons ont montré que l’utilisation de farines d’insectes n’altèrait pas le goût de la chair et permettait même un gain de poids de 30 % par rapport aux farines de poisson.  
  • Les lagues : les macro algues (algues rouges, vertes, brunes), et les micro algues (spiruline, chlorelle, Dunaliella, Hématococcus, etc.) 
  • Les evures et les protéines unicellulaires 
  • Les farines végétales, dérivées de sources telles que le soja, le maïs ou le blé, offrent une solution potentielle. Elles sont plus durables et présentent une disponibilité plus accrue. Cependant, leur composition nutritionnelle diffère de celle des farines animales, notamment en termes de profils d’acides aminés. Ces différences peuvent influencer la croissance des poissons et la qualité organoleptique des produits finaux. 

Les alternatives de farines végétales ont donc de nombreux avantages mais elles ont également des inconvénients : 

1- Impact sur le goût des produits aquacoles 

Plusieurs études ont été menées pour évaluer l’effet de l’incorporation de farines végétales sur le goût des poissons d’élevage. Les résultats indiquent que des taux élevés de substitution peuvent entraîner des altérations du profil sensoriel, notamment une modification de la texture et une diminution de la saveur caractéristique du poisson. Cependant, des formulations équilibrées, combinant judicieusement farines animales et végétales, permettent de maintenir une qualité gustative appréciée des consommateurs. 

2- Impact sur la performance  

Faible digestibilité : La vitesse de digestion est en effet un critère important à prendre en compte pour définir la qualité nutritionnelle des protéines 

Stratégies pour préserver la qualité gustative des aliments

Pour atténuer les impacts négatifs potentiels sur le goût, plusieurs approches sont envisagées : 

  • Complémentation en acides aminés : ajuster les régimes alimentaires pour compenser les déficits des farines végétales. 
  • Traitements des ingrédients végétaux : procédés visant à réduire les composés antinutritionnels et à améliorer la digestibilité. 
  • Utilisation d’arômes: intégration de substances améliorant le profil sensoriel des produits aquacoles. 

Le remplacement des farines animales par des farines végétales dans l’aquaculture est une démarche prometteuse pour une production plus durable. Néanmoins, il est essentiel de maîtriser les formulations alimentaires pour garantir que la transition n’affecte pas négativement le goût des aliments. Une approche équilibrée et informée permettra de concilier exigences environnementales et satisfaction des consommateurs. 

Choose your location

Inscription à notre Newsletter

Donnez-nous vos coordonnées pour recevoir notre newsletter.

RGPD : Pour examiner votre demande, nous traitons vos données personnelles. Pour plus d’informations, consultez notre politique de confidentialité.

Contactar

Déjanos tus datos para que Myriam HOUGET se ponga en contacto contigo lo antes posible.

GDPR: Para examinar su solicitud, procesamos sus datos personales. Para obtener más información, consulte nuestra política de privacidad.